Que cherche Bernard Thibault ?

Publié le par FSC

 

 

Il n’est pas dans nos habitudes de personnaliser les débats et l’expression de notre approche.

Mais voyons les faits présents.

Durant plusieurs mois une délégation de la CGT participe aux "négociations" avec le MEDEF.

Au final, aux dires de cette délégation comme à ceux de la Commission exécutive confédérale, la CGT ne peut consentir à la signature d'un « accord » qui constitue un pas de plus vers la précarisation des salariés et qui met en place "l’immunité judiciaire" du patronat en cas de licenciement, de fermeture d’entreprise, de délocalisation comme l’a montré le Syndicat des Avocats de France.

De son côté, le gouvernement fait savoir que l’accord "serait intégralement retranscrit dans un futur projet de loi examiné au printemps."

 

Que signifie alors la rencontre du vendredi 18 janvier entre Bernard Thibault et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l’issue de laquelle ce dernier réaffirme  l’intention de transcrire intégralement l’accord dans la loi tandis que B. Thibault laisse entendre que "quelque chose me dit que, d’une manière ou d’une autre, ce ne sera pas intégralement le texte de l’accord qui figurera dans la loi" ?

 

Au-delà de ces contradictions, de sérieuses questions sont posées !

 

Que signifient ces rencontres en dehors de tout mandat ? Pourquoi faut-il expliquer en privé en quelque sorte au premier ministre les raisons du refus de la CGT alors qu’elles sont très largement exposées sur la voie publique ?

 

Pourquoi semer l’illusion d’un amendement possible sans luttes dans le sens de l’intérêt des travailleurs à cet accord alors que MEDEF, CDFT et gouvernement soutenus par la Troika et l’Union Européenne ont fait de l’acceptation de la flexibilité, de la baisse du coût du travail et de la "déjudiciarisation" des licenciements un enjeu majeur de la « compétitivité » des entreprises ?

 

Bernard Thibault laisse-t-il la voie ouverte à un ralliement de la direction de la CGT à un accord rafistolé à cette fin mais demeurant conforme à sa logique fondamentale pour conserver l’approbation de la CFDT et du MEDEF ?

Va-t-on encore longtemps privilégier les conciliabules de sommet entre "responsables" au détriment de la bataille en bas afin de mobiliser les travailleurs, y compris ceux qui sont influencés par les organisations signataires ?

 

Sur ce point comme sur toutes les revendications et tous les enjeux, ce qui demeure décisif c’est l’intervention des salariés et celle des organisations de base : syndicats, unions locales, unions départementales, fédérations d’industrie !

Cette volonté et cette détermination doit s’exprimer afin de barrer la route à toutes les manœuvres qui visent à faire rentrer la CGT dans le rang d’une politique de collaboration de classes qui a tant coûté à la classe ouvrière !

 

Le Front Syndical de Classe, 20 janvier 2013

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