Nanterre : la mise en scène

Nanterre :

Aujourd'hui (18 Octobre)  pour la troisième fois consécutive on a pu vivre la mise en scène d'un ballet chorégraphique où les CRS casqués devant le lycée Joliot Curie de la ville opéraient à la place des petites danseuses en tutu.

Premier acte : dès 7 heures du matin, avant l'arrivée des élèves une dizaine de policiers harnachés sous commandement d'un commissaire barrent l'unique entrée des élèves de l'établissement.

Ces derniers ne peuvent y accéder malgré des demandes réitérées de pouvoir tenir une réunion pour débattre de leur mouvement engagé depuis plusieurs jours. Les médias d'ailleurs, en affirmant que les élèves bloquaient initialement l'entrée MENTENT.

Deuxième acte : les lycéens continuent d'affluer et à "s'entasser" face aux policiers tandis que la tension monte. Elus municipaux ceints d'une écharpe, parents d'élèves et militants syndicaux font la haie en s'interposant entre lycéens et cordon policier et tentent de raisonner les jeunes exaspérés par cette présence policière interdisant l'accès à leur propre établissement. Certains individus extérieurs à l'établissement incitant les jeunes à la confrontation et les appelant à ne pas tenir compte des appels au calme des adultes présents.

Troisième acte : Les policiers reçoivent l'ordre de se retirer mais ils le font pratiquement au contact direct des jeunes, très lentement et c'est à partir de cet instant que se déclenchent des violences incontrôlables dans la grande artère qui jouxte l'établissement (jets de pierre, abris bus dévastés, véhicules vandalisés ou carrément incendiés).

Tout est à présent opportunément préparé pour que les médias reprennent en boucle la rengaine du chaos sur lequel débouche inéluctablement le mouvement social débordé par les "casseurs".

Cet enchaînement des séquences se retrouvant sans doute aussi ailleurs dans le pays.

Parce ce que quant au fond le pouvoir en difficulté, ayant perdu la bataille de l'opinion sur la contre-réforme des retraites, a choisi de mettre en œuvre une stratégie de la tension et du désordre afin de tenter de discréditer le profond mouvement en cours, d'essayer d'entamer l'immense crédit dont il dispose, et d'enrayer la convergence des luttes amorcée, en particulier entre le monde du travail et la jeunesse.

C'est pourquoi, dans un communiqué de presse l'union locale CGT affirme entre autre :"Nous mettrons tout en œuvre pour que la préfecture et l'administration du lycée cessent d'employer la provocation face aux lycéens qui utilisent leur droit de protester contre cette réforme injuste et inefficace". Et au-delà c'est le pouvoir lui même, le ministre de l'intérieur qui sont directement responsables des désordres organisés à des fins politiques.

Cette stratégie reflète au fond les réflexes répressifs d'un pouvoir en difficulté.

Raison de plus "de ne rien lâcher" comme le disent si bien les manifestants en développant partout la stratégie du "Tous ensemble".

Dans cette optique, l'Union Départementale CGT appelle à un rassemblement et une manifestation rassemblant salariés, lycéens et étudiants ce jeudi 21 en direction de la préfecture des Hauts de Seine à partir du RER Nanterre préfecture à 12 heures.

Correspondant FSC.