Bibliothèque Nationale de France (BNF) : un nouveau suicide sur le lieu même du travail !

Publié le par FSC

Un contexte difficile pour les agents 
Incontestablement la période est particulièrement difficile. Pendant le confinement deux autres collègues ont tenté de mettre fin à leurs jours. Fin juillet, un troisième a menacé de passer à l’acte après s’être mutilé sur son lieu de travail.

Dans un contexte anxiogène lié au Covid 19, de tensions dans les services (la BnF a perdu plus de 300 postes en 10 ans) et de dégradation des conditions de travail et de santé des agents (voir ici) les personnels de la BnF ne peuvent même plus se tourner vers la médecine de prévention de la bibliothèque. Cette dernière, en déshérence depuis plusieurs années, ne compte plus qu’une infirmière et un médecin extérieur à l’établissement et présent seulement une journée par semaine. Pour mémoire, la direction promet depuis 2016 de recruter 2 médecins et 4 infirmières. La CGT BnF dénonce également le manque d’accompagnement des agents par une DdRH en crise depuis trop longtemps (voir ici).

Une sécurisation du site qui n’avance pas… à qui la faute ? 
Il y a quelques mois la CGT BnF écrivait ces lignes : « Le 30 septembre 2019 sur le site François Mitterrand, une jeune femme a mis fin à ses jours en se jetant dans le vide depuis l’esplanade. Depuis 2009, plus d’une dizaine de personnes, ont mis fin à leurs jours de façon similaire. C’est enfin le troisième évènement de ce type depuis le début de l’année 2019, si l’on comptabilise une chute accidentelle survenue en juin. Pour la CGT, cette situation ne peut plus durer, la direction se doit de mettre rapidement en place un dispositif antichute. Évoqué depuis des années, abordé pas moins de six fois en CHSCT depuis 2014, ce dispositif devait être voté au Conseil d’administration fin 2017 mais a été abandonné, trop cher semble-t-il ».

Si la question budgétaire est essentielle et engage désormais la responsabilité du ministère de la Culture dans un contexte où la BnF peut difficilement financer 3 millions d’euros de travaux, la CGT pose aussi la question des relations qu’entretient la bibliothèque avec l’architecte Dominique Perrault.

Ces dernières années, nombreux sont en effet les projets où la BnF a engagé des moyens financiers et humains qui n’ont pu aboutir faute de l’accord de D. Perrault qui garde, en tant qu’architecte, un droit de regard et de véto sur les aménagements du site François Mitterrand. Cela a été encore le cas dernièrement au sujet du réaménagement du hall est, c’est aussi le cas concernant le dispositif anti suicide qui devait être validé en conseil d’administration fin 2017. L’étude réalisée dans ce cadre par le cabinet Fournier Batelier (coût : 24 000 euros ht) n’a donc servi à rien et une nouvelle étude, comme pour le hall Est, a été évidemment confiée à l’agence DPA de Dominique Perrault.

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