La CGT COCHIN : Les sacrifiés, ces soignants décédés, dus à l’incurie et la gestion désastreuse du gouvernement ne seront jamais oubliés

Publié le par FSC

LETTRE OUVERTE À MARTIN HIRSCH
 
mercredi 15 avril 2020 par Aglawen Vega Secrétaire Générale

Monsieur le Directeur Général,

Les agents de l’APHP ont été nombreux à se retrouver confrontés au Covid19 dans l’exercice de leurs missions. Ils ont contribué à l’effort collectif appelé de vos vœux dans ce contexte particulier de crise sanitaire. 

Les annonces du ministre de la Santé concernant les primes sensées valoriser leur engagement et leur abnégation sont porteuses d’iniquité.


Les personnels hospitaliers revendiquent depuis des années des salaires et des conditions de travail décents. Cette crise sanitaire a mis en exergue tout ce que dénonce la CGT Cochin et les personnels hospitaliers à savoir un manque d’effectif criant, un manque de place pour accueillir les patients du fait des nombreuses fermetures de lits ces dernières années. 
Le gouvernement Macron n’hésite pas à mettre des milliards d’euros sur la table pour sauver les entreprises du CAC40. Par contre quand il s’agit de sauver l’hôpital public, il ne dégaine qu’une prime ponctuelle, contraint et forcé par les témoignages de prise de risques du personnel engendrée par la dégradation continue des conditions de travail.


À l’APHP les cadres ont été assurés du versement de deux primes cumulables dès la paie d’avril, prime qui se cumule avec leurs primes semestrielles qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros. Alors que les agents, eux, devront justifier de leur travail et de la prise de risque !

Comment compenser leur détresse face au manque de matériel de protection ? 
Comment prendre en compte les difficultés auxquelles ont été confrontés les agents qui se sont retrouvés dans des services transformés en réanimation avec du matériel et les pratiques qu’ils ne maîtrisaient pas (respirateurs, seringues électriques de noradrénaline, les manipulations des patients intubés/ventilés...). 
Comment réparer les conséquences physiques et psychologiques pour le personnel de gériatrie qui s’est vu contraint de travailler dans un dénuement total ? Comment évaluer l’engagement de tous ceux qui ont contribué à ce que l’hôpital continue de fonctionner (techniciens, ouvriers, brancardiers, agents du standard et de l’accueil, agents du magasin, des cuisines, du transport...) ? 


Les sacrifiés, ces soignants décédés, dus à l’incurie et la gestion désastreuse du gouvernement ne seront jamais oubliés, comment le pourrions-nous ?

La politique de santé du gouvernement que vous avez largement contribué à mettre en place a abouti au constat d’échec catastrophique auquel notre pays est confronté aujourd’hui.
Le gouvernement Macron, malgré cette crise, continue néanmoins à œuvrer pour la privatisation de la Santé, ce qui grève lourdement l’avenir des hôpitaux publics.

Devant les marques d’intérêt que vous avez manifesté, nous espérons bien que vous n’appliquerez plus les ordres du gouvernement dont la politique conduit à sacrifier les vies de milliers de nos concitoyens.

Nous espérons que, quand viendra le jour d’après, la politique sanitaire répondra aux exigences vitales de la population française.

LA CGT COCHIN

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