Guerre de 14-18, impérialisme, nationalisme ... et trahison avec l'Union sacrée

Publié le par FSC

REPRISE en novembre 2019 de notre article de NOVEMBRE 2018 

Avec le 100e anniversaire de la première guerre mondiale on a incontestablement assisté à un déferlement de propagande et de récupération politicienne.

Et à une manipulation des faits !

En tout cas pour certaines parties, dans le film diffusé hier au soir sur la 2 : "Apocalypse, la paix impossible" avec des commentaires ignobles de Mathieu Kassovitz concernant en particulier la Révolution bolchevique et la révolution allemande de novembre 1919.

Tout cela sous le couvert de la recherche de la paix.

C'est que les causes profondes de la guerre comme ses lendemains ont été totalement escamotés.
Macron a ainsi désigné le nationalisme comme responsable, sans doute aussi pour justifier le paysage politico-idéologique à partir duquel il entend mener la bataille des européennes.

Mais que signifie le nationalisme en soi qui a précipité le monde dans la barbarie si on ne le rattache pas aux intérêts de classe qui opposent les empires de l'époque ?

Et surtout rien n'a été dit des luttes et du positionnement du mouvement ouvrier dans les années qui précèdent le cataclysme qui avaient prévu une "   grève générale révolutionnaire " en cas de déclenchement des hostilités !

Engagement qui a été trahi notamment par les dirigeants syndicaux réformistes de la CGT de l'époque à l'instar d'un Léon JOUHAUX basculant dans  " l'union sacrée "  avec la bourgeoisie et acquiesçant par conséquent à la grande boucherie.

Comportement négationniste qui ne permet pas de comprendre la nature même de cette guerre, les événements considérables dont elle est directement ou indirectement la source comme le triomphe en Russie d'une révolution prolétarienne, comme la naissance mondiale des partis communistes en rupture radicale avec la trahison des partis et chefs rattachés à la deuxième internationale.

 

Dans le champ syndical on se reportera avec beaucoup d'intérêt aux réflexions d'un Benoît FRACHON sur cette période dans son texte : "Pour la CGT : mémoires de lutte, 1902-1939 ".

 

 

 

EXTRAITS des pages 51 à 59

Dans ce même temps où se forme la CGT, tandis que les problèmes économiques et sociaux sollicitent une attention serrée et que la tactique des luttes ouvrières réclame un examen plus sérieux, dans le bouillonnement de toutes ces préoccupations, point et se développe un danger qu' est indispensable de regarder en face. Une guerre mondiale pour un nouveau partage du monde se prépare! Les grandes nations industrielles se disputent la domination des peuples colonisés et la mainmise sur les marchés extérieurs. Nous entrons de plain-pied dans la période de l'impérialisme où la concentration industrielle et l'extension du capital financier nourrissent les contradictions internes grandissantes du système capitaliste.

Les capitalistes français se sont taillés un gros morceau dans cette domination mondiale, précédés en cela par la Grande Bretagne et les Etats-Unis. Ceux qui sont arrivés en retard au festin. l'Allemagne notamment, réclament leur part qui ne peut s'obtenir qu'au détriment des pays capitalistes bien nantis. Querelles de brigands. lutte de classes à l'échelle internationale ou les prolétaires seront appelés à payer le tribut maximum et à s’entre-tuer pour le seul profit de leurs exploiteurs.

Voici ce qu'écrit Lénine sur ce sujet dans Proletari du 5 août 1908

“ Les diplomates sont en émoi. On voit tomber une grève de notes de « rapports » et de « déclarations ». On entend chuchoter les ministres derrière le dos des marionnettes couronnées qui, une coupe de champagne à la main  oeuvrent au renforcement de la paix ». Mais les sujets de ces têtes couronnées savent très bien que quand on voit voler les corbeaux, c'est la mort qui rôde. D'ailleurs, on a pu entendre le Lord conservateur Bromer déclarer au Parlement britannique qu’ “ en ce moment, des intérêts nationaux sont en jeu, que les passions s'exacerbent et que nous risquons de voir éclater un conflit, aussi pacifiques que puissent être les intentions des gouvernements.”

Et Lénine ajoute :

“Plus les gouvernements se menacent l'un et l'autre d'en venir armes, plus ils répriment extensivement et intensivement le mouvement antimilitariste existant dans leur pays respectif. Dans ce domaine, le ministère radical-socialiste Clemenceau-Briand ne

En France, la bourgeoisie, en même temps qu'elle étend ses rapines coloniales, se prépare à cet affrontement. Elle le fera sous les formes les plus diverses. recherche des alliances, notamment avec la Russie tsariste, alors gendarme de l'Europe, campagne chauvine à l'intérieur du pays, exaltation de l'armée ...

... L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne sera une occasion rêvée pour, à la fois, exalter dès les ba,cs de l'école l'esprit de revanche, et masquer le caractère impérialiste et conquérant de la guerre pour laquelle la bourgeoisie français fourbit ses armes.

Dès 1908, après que le congrès socialiste de Stuttgart eut pris d'importantes décisions contre la guerre, la CGT dans son Xe congrès décidait que :

" A la déclaration de guerre, la classe ouvrière répondrait par la grève générale révolutionnaire".

Elle renouvellera ces déclarations jusqu'en 1914.

MAIS !!!!

 

 

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