La SECU et Ambroize Croizat à l'écran

Publié le par FSC

Dans LA SOCIALE Gilles Perret rend hommage au véritable créateur de la sécurité sociale appuyé sur un puissant mouvement populaire : Ambroize Croizat.

Un sort est ainsi fait à la légende selon laquelle ce serait de Gaulle qui en porterait la paternité en tirant un trait sur les ordonnances des années 60 et sur le fait que la bourgeoisie n'a jamais accepté cette conquête issue du programme du CNR et de la Résistance.

Dans lesquelles le mouvement syndical, la CGT et le PCF étaient des composantes incontournables.

Et comme l'a dit à maintes reprises Bernard FRIOT l'idée qu'il y aurait eu consensus à la Libération autour de la mise en place de la sécurité sociale est une contre-vérité.

NON; c'est au travers d'une intense lutte sur le terrain, d'initiatives de ceux d'en bas, d'une intense bataille idéologique et politique que les institutions de la sécurité sociale ont pu s'imposer.

Une leçon qui demeure d'une brûlante actualité!

Projections à partir du 9 novembre :

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=249160.html

 

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Article du site initiative communiste

La Sociale le nouveau film de Gilles PERRET, est actuellement diffusé en avant- première. Sa sortie nationale aura lieu en octobre. Ce - est d’une très grande force, dans la lignée des précédents (Ma mondialisation 2006, De mémoires d’ouvriers 2012, Les jours heureux 2013).

Au travers des yeux de Jolfred FREGONARA, 96 ans, acteur de la mise en place de la sécurité sociale en 1946 et de Michel ETIEVENT, écrivain qui œuvre à faire connaître le rôle décisif d’Ambroise CROIZAT, c’est toute l’épopée glorieuse de l’instauration de la Sécurité Sociale qui est expliquée.

CROIZAT, FREGONARA, ETIEVENT et PERRET ont un commun, outre leur engagement politique, le fait d’être liés à la Savoie.La Sociale :

Le film nous transporte dans les luttes populaires et les avancées sociales extraordinaires qu’elles ont permises. Parmi elles, probablement la plus importante : la Sécurité Sociale. Avec la « sécu » un vieux rêve émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour.
Son principal bâtisseur se nommait Ambroise CROIZAT, ministre communiste à la Libération.
En moins de huit mois, dans un pays ruiné, 138 caisses sont édifiées par un peuple de militants, essentiellement CGT, sur leur temps de congés ou hors de leur temps de travail. Jolfred FREGONARA se souvient :

« On ne s’imagine pas ce qu’a pu être ce fabuleux moment de la construction. Commençait une nouvelle ère de dignité. Nous montions les caisses dans un enthousiasme incroyable parce que nous savions que nous allions, pour la première fois, pouvoir nous soigner et jouir du repos décent de la retraite et tout cela à travers une institution que nous allions gérer nous-mêmes. ».

L’enseignement principal du film est de montrer comment la création de la sécu s’est appuyée sur la mobilisation militante et sur la classe ouvrière. Ce fut une vraie lutte de classe face au patronat, aux forces réactionnaires qui n’en voulaient pas, voyant s’éloigner un marché prometteur pour le capital. La bourgeoisie dut s’incliner devant le rapport de force créé par une CGT et un PCF puissants et par un peuple avide de justice et d’égalité. Aujourd’hui pour beaucoup de français, la Sécurité Sociale est un acquis, elle fait partie de la vie et semble éternelle. Le film montre qu’il n’en est rien. Des interviews de dirigeants du MEDEF ou de partis de droite, il ressort leur haine de la solidarité et leur rêve de se débarrasser de la Sécu pour la livrer au privé. On sait comment déjà ils l’ont affaiblie et fragilisée.

Le film montre aussi la bataille de mémoire que les ennemis de la Sécu et des travailleurs ont menée et continuent de mener pour que soient oubliés l’origine, le but et les fondements progressistes et démocratiques de la Sécu. Il s’agit de la faire passer pour un simple organisme technique, alors que c’est un outil social de lutte pour une société plus juste et sécurisée. Très parlante à cet effet la séquence tournée à l’Ecole nationale des cadres de la Sécu à Saint-Etienne. Aucun de ces cadres ne connaissait la genèse historique de la Sécu ; aucun ne connaissait Ambroise CROIZAT, pas même la Directrice. Dans le bâtiment, aucune référence à cet homme essentiel. Par contre, plusieurs panneaux mettent en avant Pierre LAROQUE, gaulliste nommé directeur de la Sécu en 1944 et qui était sous les ordres de CROIZAT. LAROQUE déclara d’ailleurs à plusieurs reprises que « sans un homme comme Ambroise CROIZAT, rien n’eut été possible ». On voit bien là comment tout est fait pour manipuler et même effacer la mémoire collective.

« La sociale » n’est pas un film sur le passé, il est parfaitement d’actualité car ce qui s’est joué hier, se joue toujours aujourd’hui.

D’un point de vue technique et esthétique j’ai trouvé ce film plus harmonieux, mieux « fondu », plus aéré que les précédents, ce qui rajoute à sa force. Il n’a aucun moment creux et à la fin on a du mal à croire qu’ 1h25 minutes sont déjà passées.

Un film à voir et à faire voir absolument.

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Source : l'Humanité Dimanche

La SECU et Ambroize Croizat à l'écran
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P
ce film rétablit la vérité sur l'immense travail effectué par AMBROISE CROIZAT pour mettre sur pied notre sécurité sociale . Une autre vérité : non seulement DE GAULLE n a pas été le créateur de l'institution , il voulait seulement "rénover" l' ancien système des assurances sociales , mais avec les membres les plus conservateurs il a empêché que la SECU soit gérée par les seuls travailleurs en imposant la présence du patronat dans les conseils d'administration des caisses , plus tard DE GAULLE avec les ordonnances de 1967 a renforcé la présence patronale en imposant le paritarisme avec la complicité des syndicats jaunes , ces ordonnances ont également supprimé la solidarité entre les différentes caisses nationales en instaurant la gestion par risques ( maladie , retraite , allocations familiales ) .
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