Carlos Ghosn à Renault-Douai ce mercredi : la CGT se bat contre la précarité en revendiquant 800 embauches en CDI!
Source de l'article : La Voix du Nord
Publié le 20/10/2015
À l’usine George-Besse, la production repart et les prévisions confirment une nouvelle progression. « Les indicateurs sont dans le vert », expose la CGT qui compte interpeller Carlos Ghosn, en visite ce mercredi à Renault-Douai. Elle souhaite que 800 des 1 000 intérimaires du site soient embauchés en CDI.
« Une visite interne sans annonce. » C’est par ces termes que le service communication de Renault annonce la venue de Carlos Ghosn ce mercredi à l’usine George-Besse. Un rendez-vous fermé à la presse et révélé la semaine dernière. « Les salariés sont en attente, confie Ludovic Bouvier, responsable régional de la métallurgie CGT. Si aucune annonce n’est faite, ce sera une provocation. »
Le PDG de Renault se déplace-t-il pour une simple visite de courtoisie ? Abdel Miraoui, secrétaire général adjoint à la CGT et ses camarades, n’envisagent pas cette possibilité. « Ce n’est pas ce qu’on attend de lui. » L’accord de compétitivité de 2013 – que la CGT n’a pas signé – en mémoire, Abdel Miraoui martèle : « il doit donner des réponses concrètes sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail. »
Cinq questions en trente minutes
Carlos Ghosn arrive à Renault-Douai ce mercredi midi. Durant trente minutes, il rencontre les cinq organisations syndicales du site. Au petit jeu du chronomètre, le PDG de Renault consacre six minutes de sa visite à chaque syndicat. « La direction nous a demandé de communiquer notre question avant, sourit Abdel Miraoui. Peut-être pour être sûr qu’il sache répondre. »
Abdel Miraoui tend une feuille devant lui et lit à voix haute sa question à Carlos Ghosn. Comme promis, elle concerne l’embauche en CDI de 800 des 1 000 intérimaires en activité sur le site. « Si on nous donne le temps, on lui en posera une deuxième sur nos salaires. » Depuis l’accord de compétitivité de 2013, ils ont été gelés deux années consécutives. « On nous a quand même lâché +0,2 % la troisième année », ironise un syndicaliste.
Le PDG de Renault se rend ensuite dans les ateliers où des petites mains s’activent depuis plusieurs jours. Des travaux d’embellissement ont été entrepris à l’atelier montage, dont 180 000 € de peinture selon la CGT. « C’est démesuré », souffle un cégétiste, surtout pour ce qui est annoncé comme une « visite sans annonce ». Un scénario qui reste inenvisageable pour Abdel Miraoui et ses camarades de la CGT. Le ton un tantinet provocateur, ils préviennent en riant : « S’il vient en touriste, on lui taille un short ! » Pas question que cette visite reste un non-événement : « il doit annoncer des embauches. »