Que s'est-il passé dans la CGT il y a 20 ans? ANNEXE N°3

Publié le par FSC

 

ceci est une annexe du document : " Que s'est-il passé dans la CGT il y a 20 ans? ET MAINTENANT?"

 

Annexe N° 3

 

Publié dans compte-rendu CCN de novembre 1994 pp. 89-91

 

Intervention de Alain OBADIA à la commission exécutive du 13 octobre 1994

 

« Je confirme devant la commission exécutive que j'ai décidé de quitter le bureau confédéral.... Il est bien évident que le point de départ de la réflexion qui m'a conduit à cette décision remonte aux événements que nous avons connus au mois de mai à l'occasion de la conférence de presse du 6 mai au cours de laquelle j'ai donné des chiffres concernant nos effectifs. … Question consécutive : comment se fait-il que même après les heures et les heures de discussion que nous avons eues à ce propos, même après les mois qui ont passé, je suis toujours profondément persuadé que bien des réactions, des considérations ou des analyses qui ont été avancées sont largement ancrées dans le passé et tournent le dos à l'avenir ?

nous n'avons pas assez pris conscience de la nature réelle et profonde des résistances aux indispensables transformations de la CGT qu'il nous faut mettre en œuvre...

Je pense que le problème majeur de la CGT est sa difficulté persistante à s'adapter vraiment, au-delà des mots au monde du travail tel qu'il est aujourd'hui et plus globalement aux réalités de la société dans laquelle nous agissons....

En regardant lucidement les choses je pense que nous continuons pour l'essentiel à raisonner avec la nostalgie de la société française d'il y a trente ans. C'est-à-dire une société industrielle n'ayant pas encore atteint le stade de l'informatisation généralisée, dans laquelle le salariat très largement dominant est une classe ouvrière relativement homogène avec des statuts, des garanties collectives relativement stables, une société dans laquelle le développement de la Nation et du progrès social peut relever de la responsabilité d'un Etat ayant pour l'essentiel les moyens de commande et dans laquelle les aspects internationaux devenus mondialisation de l'économie restent relativement limités et sous contrôle. Nous avons été très adaptés à cette société là. On peut la regretter . Mais ça ne sert à rien. Elle ne constitue plus le cadre de notre activité. »

 

Intertitre "une conception, pour l'essentiel, protestataire" »

 

conception statique de la défense des acquis.

Dramatiquement absent du terrain des propositions

« ...Il est vrai que que l'essentiel de nos forces est concentré dans des secteurs limités et typés du monde du travail dans lesquels notre approche traditionnelle peut encore apparaître pertinente. … Or pour surmonter ces difficultés et ces blocages il nous faudrait une volonté sans faille, ne laissant aucune place à la remise en cause de la légitimité de cet objectif. Dans cette perspective, le rôle de la direction confédérale, et plus particulièrement le rôle du secrétaire général, est évidemment déterminant.C'est de cette manière là que j'avais compris le 44e congrès.

A mon sens, la réalité vécue depuis cette date n'a pas été celle-là et je pense que c'est très préjudiciable »

 

impossibilité de débattre vraiment.

« ...Bref nous n'avons pas encore exorcisé certains vieux démons »

Nous avons encore pris du retard alors que le 44e congrès parlait de course de vitesse

s'interroger sur tous ceux qui nous ont quitté et nous quittent encore

on applique dans les faits une ligne qu'on a rejetée dans les mots

 

Intertitre "s'attaquer aux problèmes d'orientations revendicatives"

 

plusieurs grandes questions :

  • s'ouvrir à toutes les composantes du salariat (société éclatée)

  • protection sociale (objectifs, financement)

  • place et nature du travail (réduction massive durée)

  • priorités de développement et d'emploi

  • place, rôle services publics

  • construction européenne

  • relations économiques internationales

  • unité d'action et priorité qu'on est prêts à lui accorder

 

Intertitre "propension se contenter de discours sur le changement

 

Je refus de m'enliser dans batailles politiciennes et de ne pas dire ce que je pense « Je quitte le bureau confédéral tout en restant jusqu'au congrès membre de la commission exécutive, ce qui me conduira tout naturellement à contribuer comme il se doit à l'indispensable débat de fond »

importance à travailler à construction issues nouvelles se situant dans cadre sociétal intégrant mais dépassant la seule approche syndicale [il va participer à confrontations d'Herzog]

retour à activité professionnelle

pas de reniement parcours militant

espère transformation CGT mais pas sûr car nécessité de se dire vérité et d'affronter le réel

citation de Marcel Proust : "Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances"

 

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